La dyslexie chez l'Enfant

Pourquoi un Bilan Orthophonique ?

Qu'est que la Dyslexie ?

Les deux types de dyslexie

Que peut-on faire ?

Votre enfant a des difficultés à lire depuis le CP et vous vous interrogez sur la possibilité d’une dyslexie. La première chose à faire est de demander un bilan orthophonique. Mieux vaut consulter une orthophoniste rapidement que risquer de laisser un enfant dyslexique en difficulté plus longtemps !

Pourquoi le bilan orthophonique est-il si important ? Qu’apporte-t-il de plus que les évaluations nationales effectuées par l’école ? En quoi consiste le bilan orthophonique ?

Si le langage écrit ne se met pas en place, l’orthophoniste cherche où l’enfant a bloqué. Le bilan commence par une anamnèse, retraçant l’histoire globale du patient. L’orthophoniste recherche les signes précurseurs de la dyslexie depuis la petite enfance, incluant les premiers troubles de l’oralité.

  • Interrogation sur le langage oral : L’orthophoniste évalue le langage oral, essentiel pour la mise en place du langage écrit. Comment déchiffrer et identifier un mot inconnu sans un bon langage oral ? De même, comment identifier des lettres si un trouble d’articulation montre que les sons ne sont pas discriminés ? Par exemple, si un enfant prononce « saussure » pour « chaussure » car il n’entend pas la différence entre le « ch » et le « s », il ne pourra pas apprendre/comprendre non plus ces deux lettres différentes.

  • Évaluation des fonctions cognitives : Le déchiffrage nécessite la mémoire à court terme et la mémoire de travail. Est-elle suffisante pour retenir le début du mot lu et le combiner avec la fin en cours de déchiffrage ?

  • Epreuves de métaphonologie : La métaphonologie, capacité à identifier et manipuler les sons de la langue, est évaluée. Le langage oral, un continuum sonore, doit être découpé pour être écrit et lu.

  • Épreuves visuelles et de désignation rapide : L’orthophoniste vérifie la vision et la discrimination visuelle sans effort excessif. Les épreuves de désignation rapide évaluent la rapidité d’accès à la forme sonore (phonologique).

  • Épreuves de lecture et d’écriture : Ces épreuves analysent les difficultés et les mécanismes mis en place par l’enfant.

Le bilan de langage écrit doit être complet pour bien cibler le trouble. Toutes les fautes d’orthographe ou difficultés de lecture n’ont pas la même origine et donc la même manière d’y remédier. Les évaluations nationales ont pour but d’évaluer un niveau d’apprentissage et non de rechercher les causes d’un dysfonctionnement de lecture et d’écriture.

Et maintenant que le diagnostic de dyslexie est tombé ? Qu’est-ce que la dyslexie ? Définition

Une petite définition s’impose : La dyslexie est un trouble des apprentissages avec difficultés en lecture, persistant depuis au moins 6 mois malgré la mise en place de mesures portant sur ces difficultés, en l’absence de causes pouvant objectivement mener à ce déficit ou mieux l’expliquer :

  • L’enfant présente une intelligence normale.

  • L’enfant est indemne de déficits sensoriels ou de lésions neurologiques connus.

  • Il a normalement fréquenté l’école.

On distingue deux types de dyslexies selon la voie de lecture qui pose problème : la dyslexie phonologique et la dyslexie lexicale.

Dans un précédent article, nous avions évoqué les deux méthodes d'apprentissage de lecture, souvent opposées : la méthode globale et la méthode syllabique (Lire l'Article). Ces méthodes correspondent aux deux voies de lecture utilisées pour lire :

La méthode syllabique : Cette méthode consiste à identifier les lettres, les transcrire en sons, puis les combiner pour former des mots. Elle nous permet de déchiffrer de nouveaux mots, comme "vélociraptor".

La méthode globale : Aussi appelée voie d’adressage, voie directe ou voie lexicale, cette méthode permet un accès direct à la signification du mot écrit. Ce sont des mots que nous reconnaissons directement sans les décomposer en sons. Par exemple, un enfant reconnaitra son prénom sans le déchiffrer, car il en reconnaît la forme globale. À l’âge adulte, cette voie de lecture est la plus utilisée. Environ 80 % de notre lecture se fait par lecture globale. Pour preuve, l’exemple ci-dessous :

« Une édtue de l'uviteirnsé de Cimbgrade a mornté que l'on peut snas prbèmole lire un tetxe dnot les leterts snot dnas le doédsrre puor peu que la prermièe et la deièrrne lertte de cauhqe mot rteenst à la bnnoe plcae. Ceci monrte que le cveaeru ne lit pas tuteos les leretts mias prend le mot cmome un tout. La puerve : avueoz que vuos n'avez pas eu de mal à lrie ce txtee. »

Les enfants souffrant de dyslexie auront donc une atteinte de la voie indirecte (déchiffrage phonologique) ou une atteinte de la voie directe (logographique) ou encore une atteinte des deux voies de lecture. Lorsqu’une voie est atteinte, la lecture est toujours ralentie et l’automatisation ne peut pas s’opérer. C’est à cause de cette non-automatisation que l’orthographe va être pénalisée.

Que peut-on faire ?

Dans les exercices qui vous sont proposés dans notre formation, nous vous permettons d’augmenter votre lexique interne mais surtout nous vous expliquons comment avoir accès à ce lexique interne ; comment forcer votre cerveau à avoir recours à ce lexique interne. D’autres exercices seront là pour, au contraire, renforcer la voie phonologique et automatiser les correspondances grapho-phonémiques (lettre -> son).